Je suis Toi et Tu est Moi
I am you and you are me
C’est un matin de bonne heure, le vent ne s’est pas encore réveillé. Nous avons monté nos toiles de tente à la tombée de la nuit dernière, discrètement, puis les avons repliées un peu avant le lever du soleil. Il n’est pas autorisé de dormir dans les environs du lac, mais nous trompons chaque jour notre mariage forcé avec la loi pour aller passer nos nuits dans les bras de mère Nature. Nous ? Nous sommes quatre, issu de trois continents différents, Ignacio, Chilien, Travis, Américain puis Pierrette et moi français. Cette photo est née du mariage de la paix, de l’amitié et du calme. Elle est devenue pour moi un symbole, I am you and you are me, je suis ton reflet et tu es le mien. Un lien pour la compréhension de l’autre et pour notre besoin d’amitié, de bonheur et de la nécessité d’être dans un environnement sain. Cette photo est née de cette atmosphère.
Suite aux événements surgis dans le monde cette semaine du 13 novembre 2015,
j’ai eu ce besoin de m’exprimer sur un sujet qui me tient à cœur et sur lequel j’ai pu lire trop peu de ligne qui m’ont apaisé et bien trop d’immondices. Alors voici mon humble contribution, celle de mon cœur qui s’est ouvert suit à la lecture d’un extrait du film satirique de Charlie Chaplin The great dictator, lors du discours du dictateur dont en voici un extrait :
“Nous manquons de tendresse, de gentillesse. […] Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction, […] Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et pensons beaucoup trop […] Nos inventions trouveront tout leur sens dans l’amitié, la fraternité l’unité de tous les hommes. […] (Le monde est) Victimes d’un système qui torture les faibles […] Ne désespérez pas, le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’humanité, mais la haine finira par disparaitre […].
Tant que des hommes mourront, la liberté ne pourra pas périr, […] Ne vous donner pas à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, qui vous dit ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser, qui vous traite comme du bétail, vous dirige et vous manœuvre. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machine avec une machine dans la tête, une machine dans le coeur, VOUS N’ÊTES PAS DES MACHINES, vous êtes des hommes avec tout L’AMOUR DE L’HOMME DANS LE COEUR […]. Battez-vous pour la liberté, pas pour l’esclavage […], c’est vous le peuples qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer, le pouvoir de créer le bonheur, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure alors au nom de la démocratie, utilisons ce pouvoir, il faut tous nous unir, il faut se battre pour un monde nouveau, pour en finir avec la haine et l’avidité, l’intolérance, pour renverser les barrières et les frontières raciales, il faut se battre pour construire un monde de raison. “
[ Charlie Chaplin, Le Dictateur, 1940 ]
Il est de la responsabilité de chacun de s’engager pour un monde meilleur, il est de notre responsabilité de nous équilibrer avec nous même quand nous nous écartons de l’amour, de la compassion que nous portons pour tous nos frères et soeurs du monde. Peu importe la couleur de notre peau, de nos croyances, le sang qui coule au travers de notre coeur est pour nous tous rouge, VIF. Nous sommes tous humains, nous avons tous peur de la mort, nous sommes tous en quête de paix, de bonheur, de bien-être et aspirons à fuir la souffrance. Si nous ne prenons pas garde, nous sommes susceptibles d’être enivrés dans la quête du toujours plus et du pouvoir, nous éloigner de la quête du bien-être personnel et collectif, du désir, de l’essence de l’Homme. Il est de notre devoir d’humain de prendre garde à ce fragile équilibre du désir et du pouvoir, de la satisfaction et de l’insatisfaction matérielles, du bon et du mauvais, de la sagesse et de la folie, de la sécurité et de la liberté. Il n’y a pas de mode d’emploi de la Vie. C’est en accèdent et en interrogent notre nous-mêmes que nous sommes guidés dans la bonne voie, celle du coeur de l’homme, de l’honnêteté, de la justice, du partage, de la simplicité, de l’amour et de la compassion.
Nous nous perdons parfois, sentiment de solitude, d’incompréhension. C’est pour cette raison que l’homme à besoin de l’autre, nous nous équilibrons, nous nous tenons la main, nous nous aidons. Quand l’autre utilise la faiblesse de l’homme, il peut le casser, le transformer en monstre. Il est de notre responsabilité de désapprouver ceux qui utilisent, trompe, abuse, viole la Terre et les Hommes pour leur seule soif égoïste et maladive d’avidité, de pouvoir. Donner crédit à la politique malade, où ses acteurs jouent pour eux même et les plus puissant, plutôt que pour le bien de tous. Donner crédit aux politiques qui ont choisi le chemin de la guerre est une profonde erreur. Affronter l’ennemie c’est aller à sa rencontre, c’est mettre la main sur la table de jeu, c’est lui donner de l’importance, c’est se faire attraper dans sa propre folie. Rentrer en guerre c’est alimenter la haine, la rendre puis puissante, l’encrer encore plus profond dans les coeurs malades. Notre ego nous emmène sur la voie du talion, mais l’histoire n’est que trop remplie d’exemple pour faire la démonstration que cette voie n’a jamais guéris les maux de l’humanité.
Oui, il faut agir, bien sûr que nous ne pouvons pas rester passible, mais perpétuer les erreurs de nos ainés c’est refuser l’évolution, c’est refuser un avenir meilleur. Ne rentrons pas en guerre, ne jouons pas le jeu de l’industrie, de la finance, du pouvoir, de l’avidité. Ceux-ci ce frottent les mains sur les bénéfices colossaux, le pouvoir et la domination perverse qu’une guerre, que l’horreur capitalise. Opposons-nous ! Ne soyons pas complice, nous, citoyens du monde, désapprouvons l’horreur, désapprouvons et retirons notre confiance en la politique, retirons notre confiance aux institutions internationales, retirons notre confiance au dogme de l’état, tous pantin de l’avidité, devenu esclave du 1%, mettant sur orbite les monstres de ce monde. Retirons notre confiance et demandons-leur de la regagner avec honneur et transparence dans un nouveau schéma de pensée dans lequel la condition humaine serait pour tous le réel centre de développement.
Nous avons le choix de croire aux raisons apparues subitement et présentées comme historiques et logiques de l’organisation du mal. Des raisons simples et vite révélées par la sphère médiatique, une sphère gangrénée par les systèmes dans lesquelles nous vivons et qui se cache bien d’avouer une quelconque part de responsabilité. On a le choix de croire en ces informations qu’on nous dessert en quantité suffisante pour sortir nos esprits de l’incompréhension du mal. Mais ne laissons pas ces informations nourrir le besoin de nos esprits crédules à cette compréhension pour nous faire à nouveau embarquer par l’emprise d’un système malade et opportuniste qui nous divise par la peur.
Laissez-nous le droit de remettre en question. Laissez-nous la liberté de désapprouver. Laissez-nous notre libre arbitre. Parce qu’après tout comment des pays libres et démocratiques peuvent ils encore alimenter l’horreur et vendre des armes conçues pour dominer et ôter la vie de l’Homme.
Notre conscience est notre arme, notre amour nos munitions, notre compassion notre gilet par balle.
#WeAreOne